04/04/2019 14:00 - Salle D
Emmanuelle ATHIMON
La thèse porte sur les tempêtes et submersions marines dans l’ouest de la France. Elle couvre une période peu examinée, comprise entre leur sortie de la pénombre documentaire au milieu du xive siècle et le développement progressif des mesures instrumentales dans le dernier tiers du xviiie siècle. 128 tempêtes ont été analysées. La thèse interroge la tempête dans ses définitions et ses composantes. Pluri et interdisciplinaire, elle s’articule autour de 4 axes principaux. Le premier dresse un bilan critique des sources écrites (diaires, registres paroissiaux, de comptes…) et des archives sédimentaires. 19 888 documents historiques ont été dépouillés. Le second axe reconstruit l’histoire des tempêtes et caractérise les événements anciens, notamment en usant d’un SIG et de la cartographie. L’emprise spatiale, le coefficient de marée estimatif, l’endommagement peuvent être établis. Le troisième propose une démarche de quantification des dommages et introduit une réflexion sur la construction d’un prototype d’évaluation des tempêtes. Le dernier analyse de manière systémique les réponses des sociétés médiévales et modernes. Les résultats témoignent de l’adaptabilité des populations et de leur tolérance au risque. En questionnant les dialectiques hommes / environnement, la combinaison de ces 4 axes permet de conclure à la gestion pragmatique que les sociétés avaient de leur vulnérabilité face aux tempêtes. Opératoire, l’étude peut contribuer à la prévention et à la gestion des risques actuels et futurs.